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A la recherche d'une destination qui permette de profiter des plages, de découvrir de nouvelles cultures et d'observer quelques oiseaux, Sao Tome et Principe semblait remplir cette mission. Et l'a en effet parfaitement remplie !
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Pour se préparer... | |
...il existe assez peu d'information.
Beaucoup de personnes semblent y aller avec un guide. C'est personnellement pas mon trip d'être toute la journée avec un inconnu "à notre service", même si ça peut certainement aider dans certains cas. Nous avions choisis de nous débrouiller tout seul en louant un 4x4. Dans l'ensemble, c'était une bonne décision. L'état des routes nous a fait douter au début ! Voir les détails plus bas. Mais c'est tout à fait faisable et très sûr à Sao Tome (à Principe on ne peut pas louer de voiture).
Les seuls danger sont :
- les noix de cocos et fruits de l'arbre à pain, qui tombent sans crier gare
- le fameux cobra noir, mortel, que nous n'avons pas rencontré
- les moustiques, présents un peu partout sans être envahissants à cette époque. La malaria n'est pas encore officiellement éradiquée et il est donc fortement recommandé de prendre un traitement (type malarone/atovaquone)
L'agence nous avait proposé de commencer par 3 nuits à l'hôtel Omali, pas loin de l'aéroport. Sur le papier c'est joli, mais c'est relativement loin (à pied) de la capitale et c'est très cher pour ce que c'est. La plupart des hôtels sont chers, ce sont des 4-5 * mais quand on creuse un peu on se rend compte qu'ils sont souvent vieux et mal entretenus et ne valent pas le prix. A une exception près, Bombom sur Principe, resort de luxe qui ne nous a pas déçu bien au contraire !
Avec 28 espèces endémiques entre les deux îles, ça fait plus d'espèces qu'aux Galapagos et sur un territoire beaucoup plus petit. Pour la plupart elles sont faciles d'accès, et certaines espèces sont même différentes d'une île à l'autre. Comme le Suimanga ou le martin pêcheur, dont chaque île possède une espèce propre.
Départ... ! |
Jeudi 25 mai | |
Levés à 2h, attraper le train de 3h34 pour Genève et départ à 6h30 avec la TAP pour Lisbonne , survol de plusieurs déserts, puis escale à Accra au Ghana où une soudaine pluie battante nous retarde d'une demi heure. Vers 17h, nous voici arrivé à Sao Tome !
Après une grosse demi heure de queue pour la douane, où chaque passeport est soigneusement contrôlé et inscrit à la main, on paie la taxe d'entrée et on sort enfin de l'aéroport. Un personne de l'agence Mistral nous accueil avec notre nouvel ami, un 4x4 un peu poussif qui va nous accompagner pour une petite semaine. Il va très bien, qu'il nous dit en tâtant la roue de secours, malgré une fermeture des portes un peu folklorique et un "léger" bruit à chaque freinage. Il propose de nous guider jusqu'à la guest house. Très bonne idée vu qu'il fait déjà nuit et que si les routes sont en assez bon état, traverser la capitale est une aventure en soi. Entre ceux qui suivent la route à pied, sans éclairage, les motos (parfois sans éclairage non plus !), et le marché du centre ville, sorte de chaos de gens et de stands à même le sol qui débordent largement sur la route, nous voilà plongé dans l'ambiance de Sao Tome à peine arrivé. La Sweet Guest House est notre premier logement, on va y rester 3 nuits. A 5 min à pieds du centre et de son incroyable marché. Les chambres sont très bien équipées, propres, clim et (à choix) salle de bain comprise. Le déjeuner est un plat de fruits frais délicieux avec bouteille d'eau (ce qu'on n'a même pas eu dans les hôtels étoilés !), café, pain, etc. Si on préfère, on peut aller acheter de quoi se faire à manger dans un petit commerce en bas de la rue, la cuisine est à disposition. Terrasse avec vue sur la ville et la végétation des alentours. Personnel très gentil, comme partout. Franchement, si vous n'avez pas besoin de piscine, ce genre de guest house vaut de loin n'importe quel hôtel qu'on a visité et a une ambiance bien plus sympathique. Pour souper, ils nous conseillent le Jasmin à 10 min de marche. On y mange notre premier poisson avec son accompagnement de légumes exotiques. Délicieux. Seul impair, on boit des Sagres... milles excuses, ça sera les seules, on nous présentera très rapidement la bière locale, Rosema, excellente. Deux assiettes de poisson, deux Sagres et un café : 340'000 dobras |
Vendredi 26 mai | |
Après un bon déjeuner à la guest house, où on nous sert toutes sortes de fruits, jacquier, cajamanga, papaie, etc nous partons pour la route du nord, direction Guadalupe.
Mais avant de prendre la route, il nous faut changer un peu d'argent. Le gros avantage de ce pays, c’est que les Euros sont utilisés quasiment partout. Le gros désavantage, c’est qu’il est impossible de retirer de l’argent aux distributeurs et quasi impossible de payer avec une carte visa/master. Il faut donc prévoir son budget et prendre assez d’euro avec soi. Il est quand même conseillé de changer des dobras, monnaie locale. Utile pour payer dans les petits magasins, les stations services, etc. On va donc faire la queue à la banque pour faire du change pour la semaine. S’il s’agit de changer des petites sommes, on peut simplement chercher quelqu’un dans la rue qui offre ce service. Ils savent se faire connaître, et le change est toujours le même 1€ pour 25’000 dobras. Sur la route du nord, un premier arrêt nous mène à la roça Bela Visa, où une ribambelle d'enfants nous sautent dessus et nous prennent par la main. L'école maternelle est juste à côté, on reconnaît les niveaux grâce aux couleurs de leurs uniforme. Rose pour la maternelle, bleu pour les primaires et jaune pour les plus grands. Les petits adorent être photographiés et se voir sur l'appareil photo, on se prête au jeu puis Didier distribue quelques stylos aux écoliers. Sans guide, on ne sait pas vraiment où on a le droit d'aller. C'est un peu gênant, on est clairement chez les gens et on ne sait pas si on dérange. D'autres touristes sont en train de visiter la roça, moins gênés que nous, on leur emboîte le pas mais on n'ira pas plus loin qu'un couvert où le cacao est étalé après avoir été récolté. Leur guide parle espagnol, on n'est pas plus avancé ! Ca ne nous empêche pas de profiter de la beauté du site, bien que les bâtiments soient délabrés, on découvre ces lieux et la végétation incroyable de cette île. Retour sur la route principale pour rejoindre une autre roça, Agostinho Neto. Beaucoup plus grande, cette roça a connu ses heures de gloire mais là aussi le temps s'est arrêté. Surplombant le site, l'ancien hôpital est impressionnant par sa taille mais semble prêt à s'effondrer. On est surpris de voir qu'il est habité. On apprendra plus tard que les habitants ont l'interdiction d'habiter les anciennes maisons des roças, à l'exception des employés qui peuvent occuper les loges des anciens esclaves. En gros une cellule sans sanitaire, qui ressemble plutôt à une prison insalubre qu'à un logement. Des deux côtés de la route pavée s'alignent les constructions typiques en bois, où vivent les habitants de la région. Des jeunes filles nous entraînent pour faire des photos, on quitte ensuite la roça pour rejoindre la route. Une route très chaotique où les nids de poule se sont depuis longtemps transformés en nid d'éléphant. La conduite est pénible, d'autant plus qu'il faut faire attention aux nombreuses personnes qui marchent sur les bords et aux motos qui slaloment entre les trous. On va jusqu'au Lago Azul, décrit comme un des endroit les plus beau de l'île. Une piste défoncée mène au bord de l'eau et c'est à pied qu'on rejoint la plage. Le paysage est beau mais on reste un peu perplexe, la saleté du site n'encourage pas à se baigner et il y a beaucoup de rochers. Le bleu de l'eau et les baobabs sur la plage rendent l'endroit assez original malgré tout. Retour sur nos pas jusqu'à Guadalupe, on dîne au Celvas. Seuls clients, on nous demande juste si on veut de la viande ou du poisson, les plats suivent et c'est délicieux. La route jusqu'à Morro Peixe est encore pire que la principale. Arrivé au village, on embarque nos affaire et après un tour sur la plage du village, on décide de marcher jusqu'à la plage des Tamarins pour enfin se rafraîchir un peu. Marche sympa à travers une sorte de mélange entre la brousse et les cultures, de temps en temps une personne débarque de nul part, machette à la main, en plein travail. Les oiseaux volent un peu partout, c'est difficile de les identifier mais il y a une variété assez incroyable. La plage des Tamarins est magnifique. Longue de quelques centaines de mètres, on est seuls puis rejoints par quelques locaux. C'est loin d'être Rimini. L'eau est tellement chaude qu'on ne se rafraîchit pas vraiment ! Mais c'est super agréable de se baigner dans cette eau transparente. Sur le chemin du retour, Didier fait remarquer que conduire dans ces conditions pendant une semaine ne va pas être super drôle. Comme il est prévu d'aller en montagne le lendemain, et que les routes promettent d'être pire, on décide de prendre un guide-chauffeur pour la journée. N'ayant pas pu chercher et anticiper par nous même, on accepte la proposition de la guest house, 55€ par personne avec par contre un parcours bien plus long que ce que j'avais prévu. Souper au Jasmin après une balade au marché et dans les rues. |
Samedi 27 mai | |
Rendez-vous à 9h30 avec notre guide. Un quart d'heure plus tard, un jeune homme qui attendait dans le parking s'approche de nous. C'est lui le guide, son patron va arriver avec la voiture mais il y a un problème avec une roue. On fait connaissance, il parle anglais et apprend le français, très sympathique, la journée s'annonce bien.
Notre premier but est la cascade de Bombain. Pas prévue au programme si on avait conduit nous-même, cette cascade se cache au coeur de la jungle. Pour y arriver on prend la route pour Trinidade. Gag de la journée, cette route n'a pas un seul trou ! Le guide nous dit tout fier qu'elle est neuve, inaugurée le mois d'avant !! Comme d’habitude, un nombre incroyable de gens suivent la route à pied, ce qui rend la conduite assez sportive malgré tout. Nous bifurquons pour Bombain et suivons une piste jusqu’à la cascade. Si la cascade en soit n’a rien d’extraordinaire quand on a déjà visité l’Icelande ou simplement le Lauterbrunnen, elle a son charme et les 45 min de route à travers les plantations, puis la jungle, les arbres géants et sa nature sauvage et isolée valent le déplacement à eux seuls. Le retour est mouvementé, le ciel s’est couvert et l’orage gronde. On se prend une belle pluie orageuse et l’ambiance pluie et brume rend la jungle encore plus magique. On croise des ouvriers qui s’abritent sous des feuilles de bananier, et un chasseur d’oiseau et chauve-souris qui longe la route avec sa ribambelle de chiens. Arrêt à Monte Cafe où il était prévu de visiter la plantation. Mais la pluie battante va surtout nous laisser le temps de déguster un café de la production locale après avoir reçu quelques explications sur la fabrication du café. On part manger à la Casa Almada Negreiros, vers Saudade. Un peu surpris qu’on ne nous demande pas notre avis, on est vite séduit par la vue imprenable depuis la terrasse et très bien accueilli par les propriétaires qui parlent français. Viande ou poisson, c’est en général la seule question, on nous sert un dîner à 3 plats locaux délicieux. Le guide nous explique que le restaurant offre le repas aux guides s’ils amènent des clients, et loin d’être une arnaque à touristes, la cuisine est excellente et le prix très raisonnable. On repart pour le jardin botanique de Bom Sucesso. Visite de cet endroit un peu surprenant, perché à plus de 1100m d’altitude. Francesco, le gardien des lieux, nous accueille avec son français chantant. Très vite il nous proposera des feuilles de bananes pour éviter la pluie qui a décidé de ne pas nous quitter. Il connaît tous les coins de son jardin, chaque plante et l’utilisation qu’on en fait en médecine traditionnelle ou en cuisine. Il nous explique que malgré plusieurs projets et tentatives de faire revivre cet endroit, tout est actuellement en stand-by, pour ne pas dire à l’abandon, et l’argent y compris son salaire, arrive au compte goutte. Il fait aussi guide pour aller au Lago Amelia et divers rando classiques de la région. Même si le jardin et surtout sa serre à orchidées sont en mauvais état, la visite vaut vraiment le détour rien que pour écouter Francesco partager ses connaissances. Et pour la beauté du coin et tous les oiseaux qui s’y promènent. A la descente on s’arrête encore à la cascade Sao Niclau. Une des plus facile d’accès, un peu moins de charme que Bombain mais sympa à voir. On retourne à la capitale et le guide nous parle de son pays, on lui pose quelques questions sur les conditions de vie. Le salaire minimum est de 50€ par mois et lui semble heureux d’en toucher… 75€ pour se casser le dos à conduire des touristes la journée, afin de se payer ses études de droit et tourisme le soir. Le gouvernement paie la moitié de l’écolage, le reste est à sa charge. Il prend aussi des cours de français, parce que ce qu’ils apprennent à l’école se limite à quelques mots et peu de pratique. Le soir, pour changer, on traverse la ville à pied pour aller chez Papa Figo. Restaurant populaire qui fait du poisson grillé. Service un peu lent et nourriture ok. |
Dimanche 28 mai | |
Changement de lieu, on reprend la route du nord pour continuer jusqu’à Neves. A partir de Lago Azule, la route est refaite et agréable. On dépose les valises à la pension Mucumbli, oasis au milieu de la forêt, un endroit vraiment paradisiaque perché en haut d’une falaise avec vue sur l’océan. Des arbres et des oiseaux partout. La chambre n’est pas prête alors on descend à la plage de sable noir juste en-dessous. Sur le chemin on croise une version gris-bleu de ce qui semble être un Philothamnus thomensis, serpent très fin et apparemment inoffensif.
Sur la plage, quelques pêcheurs et des enfants. Ces derniers vont vite nous rejoindre lorsqu’on sort de l’eau, et tenter de poser quelques questions. Deux filles d’une douzaine d’années parlent quelques mots de français et on engage une conversation amusante où on ne comprend pas tout mais on rigole beaucoup. De retour à l’hôtel, on découvre les bungalows écologiques, pas de fenêtres vitrées, que des moustiquaires, tout en pierre et décoré d’artisanat locale. Superbe et confortable. Pour dîner, on revient à Neves. Le village est essentiellement constitué de maisons en bois, la population est pauvre et on a peine à imaginer qu’il y ait des restaurants là-au milieu. Il y en a en tout cas un, dont tout le monde parle et à raison : le Santola. L’entrée ne paie pas de mine mais c’est à l’étage que ça se passe. Le menu est simple, poisson ou crabe. Et c’est pour les seconds, les crabes géants, que l’adresse est connue. On nous en servira deux chacuns, parce qu’ils sont plus petits que d’habitude. Avec un marteau, et une Rosema, la bière brassée dans le village. Le serveur nous explique comment ouvrir le crabe, et une serveuse viendra nous montrer une recette locale : mélanger les parties molles de la tête avec de la bière et du citron et y tremper le pain grillé… un régal ! Après un arrêt au bord de l’eau vers les pêcheurs, on reprend la voiture jusqu’à la roça Ponta Figo où on se balade un peu dans la plantation de cacao. L’occasion d’observer le très mignon Souimanga de Newton qui vole comme un colibris autour des fleurs de bananier. On décide de prolonger la route vers le sud. Excellente idée, la vue est magnifique, on longe l’océan et la forêt est de plus en plus sauvage. Après un tunnel, on s’approche de Santa Caterina. Presque la fin de la route, un village encore plus pauvre qui voit très peu de touristes. Les enfants jouent au foot avec un ballon fait de bouts de ficelles, les habitants nous observent du coin de l’oeil, intrigués par notre présence. Puis un homme s’approche et se présente, il parle un peu français et enseigne aux enfants du village. Il est professeur de sciences et nous présente les enfants qui s’approchent, sa famille. Un jeune super enthousiaste nous explique plein de choses dans un langage bien particulier parce que, souffrant d’un handicape, il n’arrive pas à prononcer des mots. On arrive malgré tout à discuter avec des gestes, et il nous fait une démonstration de sauts périlleux assez impressionnants. Grâce à nos natel, on peut lui montrer ses performances ce qui le rend particulièrement fier et heureux. De retour à Mucumbli, apéro sur la terrasse où on observe le coucher des chauves-souris géantes. Seiche délicieuse pour le souper, ce restaurant est excellent, l’endroit est magique. |
Lundi 29 mai | |
Après un copieux buffet pour le déjeuner, on prend la route à 9h pour descendre tout au sud. Il faut repasser par la capitale. En tout ça nous prendra environ 3h. La route est excellente jusqu’au km 52. Coïncidence, c’est justement là que se trouve l’entrée d’Agripalma, une monoculture controversée d’huile de palme.
Ne sachant pas vraiment combien de temps il fallait pour descendre jusqu’à Porto Alegre, on décide de ne pas trop s’arrêter en route. On fait surtout un stop à São João dos Angolares pour réserver une table chez un fameux cuisinier. Puis le long de la route, lorsqu’on aperçoit le Cao Grande, pic de pierre majestueux qui domine le paysage. La monoculture de palmiers à huile donne des allures de fin du monde. La route devient soudain beaucoup plus chaotique et depuis Porto Alegre ce n’est plus qu’une piste. On trouvera malgré tout notre chemin facilement jusqu’à Praia Inhame. Un écolodge très sympa au bord d’une superbe plage. Les bungalow en bois sont simples mais confortables, il n’y a que 8 clients, c’est plutôt calme. Après un plat de poissons grillés, on part à pieds pour Praia Piscina. Une trentaine de minutes de marche dans une forêt de palmiers nous mène vers une très jolie plage de sable fin avec piscine naturelle dans les rochers. A part quelques moustiques tigres rencontré dans la forêt, la balade vaut vraiment la peine. On re-pique une tête pour profiter de la magnifique plage de l’hôtel, avant de commander des poulpes grillés. L’écolodge est calme et isolé, on est en pleine nature, les roussettes passent au dessus de nos tête pour se rendre à leur dortoir et des bernards l'hermite de toutes les tailles courent sur la plage avec les crabes. |
Mardi 30 mai | |
Départ pour l’île de Rolas… et là ça se gâte un peu. C’est paraît-il l’île de rêve où il faut passer plusieurs jours. Apparemment, la chaîne portugaise qui gère l’hôtel vend des séjours tout compris où les vacanciers ne voient pas grand chose d’autre du pays. Alors forcément, comme ça, ça peut paraître relativement paradisiaque. Mais tout est dans le relativement.
Déjà on dépend d’un bateau qui arrive à peu près quand il veut. Il y a un horaire d’affiché, mais inutile de le chercher ailleurs que sur la feuille scotchée au débarcadère. L’hôtel, pourtant seul gestionnaire du coin, n’est même pas capable de nous dire par email s’il y a de quoi se parquer avant d’embarquer. La plupart des touristes semblent être amené en navette depuis l’aéroport ou l’hôtel Santana (autre hôtel de la même chaîne). Bref… Le bateau arrive 45 min après l’heure qu’on nous avait communiquée. Très sommaire pour un 4* mais sinon c’est une barque en bois, on va pas faire les difficiles. L’océan est agité, on fixe l’horizon pour éviter de nourrir les poissons avec notre déjeuner, et on arrive sur l’île après 20 min de luna park. Et voilà l'hôtel Pestana Equador. Quatre étoiles, luxueux sur le papier, seul hôtel de l’île “qu’il faut voir absolument parce qu’il y a la ligne de l’Equateur”. Donc on n’allait pas rater ça. Peu avant de partir, j’avais appris que cet hôtel avait été construit sur le village de pêcheurs, qui eux ont été priés de se déplacer un poil plus loin. En contrepartie ils ont accès au groupe électrogène. Quelle générosité. Le personnel est payé au minimum, c’est à dire environ 50€ par mois pour les serveurs. Le village est d’une pauvreté choquante juste à côté de cet hôtel de luxe, il serait si simple de collaborer et les aider un peu à nettoyer pour qu’un minimum d'hygiène leur soit accessible. Mais apparemment la mentalité serait plutôt de les pousser à partir ! L’hôtel lui-même est loin de tenir ses promesses. Ca fait vieillot. C’est sur-dimensionné et les chalets du fond semblent tomber en ruine. Autour de la piscine, c’est bien entretenu. La piscine elle-même est magnifique. Ca compense un peu le fait que la plage est en grande partie couverte de rochers peu agréables. Mais la balade le long du bord est très sympa, malgré de forts courants qui rendent la baignade dangereuse. La pension complète est à éviter. Il parait qu’il y a un pêcheur dans le village, c’est certainement mieux que le buffet pâtes et viande/poisson proposé quasi à l’identique midi et soir. Dans un pays avec des ressources naturelles aussi délicieuses, c’est à la limite du foutage de g*. L’après-midi est consacrée au clou du spectacle, la ligne de l’Equateur. Alors bon, depuis qu’ils l’ont tracée, elle a bougé et ne passe plus vraiment par l’île…. On la rejoint malgré tout grâce au plan peu détaillé reçu à l’hôtel, et l’absence totale de signalisation. Après avoir enjambé les poubelles à la sortie du village, on suit le chemin et devine où il faut tourner. La vue est sympa, mais le monument lui-même n’est pas entretenu, les catelles s’en vont, c’est assez pitoyable. C’est vendu comme un endroit parfait pour se marier ! L’aspect romantique de l’endroit a dû m’échapper entre deux claques sur des moustiques. On poursuit le tour de l’île, seule chose à faire. Il est préférable de ne pas trop s’arrêter sous les cocotiers, pour éviter de se prendre une noix. Ou de se faire piquer par un moustique, plutôt amical. C’est vrai, la côte est magnifique. Mais encore faut-il trouver les chemins qui mènent aux endroits les plus intéressants. On finit quand même par revenir par Praia Cafe, une des plus belles plages, déserte à ce moment, parfaite pour se reposer. Un conseil, au lieu de dormir sur l’île, réserver deux nuits dans un des lodges proche de Porto Alegre, et arranger une traversée pour la journée. Ca suffit amplement pour visiter Rolas. Praia Inhame propose ce service, par exemple. |
Mercredi 31 mai | |
Le déjeuner est un poil mieux que les autres repas mais ça reste en-dessous de ce qu’on peut attendre d’un tel hôtel. C’est sans trop de regret qu’on reprend le bateau vers 9h30 sur un océan beaucoup plus calme qui nous permet d’admirer la vue.
La voiture est intacte, malgré le fait que l’hôtel nous avait déconseillé de la laisser là-bas (c’est pas comme s’il y avait le choix… !). Il faut dire que voler un 4x4 sur une île où tout le monde se connaît rend le risque est assez faible. On reprend la route vers le nord avec quelques arrêts vers les rivières pour observer les oiseaux. Les chants sont particulièrement puissants dans les plantations, et les martins pêcheurs et cormorans sont fréquents. Un peu tôt pour aller au restaurant, on s’arrête au village de Sao Joao dos Angolares pour une petite visite. Sur les hauts, un mélange de quartier plus ou moins “aisé” et de ruelles extrêmement pauvres où nos boissons sucrées attirent vite les foules. Un chemin mène au bord de l’eau et permet d’accéder à une longue plage de sable noir où arrivent les pêcheurs. A 13h on remonte à la Roca de Sao Joao Carlos Silva. Natif et habitant l’île, cuisinier ou peintre apparemment célèbre au Portugal où il anime une émission culinaire. Ses plats sont faits avec des ingrédients cultivés sur place pour la grande majorité. Certains visiteurs mentionnent un “show” du cuisinier, nous aurons droit à une présentation sobre des plats mais c’était très bien comme ça. Le concept est un menu dégustation à 20€ hors boisson servi à 13h pour tous le monde en même temps (nous étions 3 couples) sur une terrasse avec une magnifique vue sur la baie. Ca dure environ deux heures, 14 plats avec une dégustation de fève de cacao et poivre de la forêt. Pour finir avec un vrai café de Sao tome. On ne peut pas dire qu’il y a de quoi s’étouffer avec les plats, c’est très petit mais assez sympa dans l’ensemble. Les cuisiniers sont devant nous et les ingrédients sont détaillés par les serveurs. Au retour on s’arrête encore au Boca de Inferno. Surement plus impressionnant à d’autres moments de la journée ou marée. Notre hôtel est l’Omali, à côté de l’aéroport. Hôtel cher mais relativement correct, la piscine dans le jardin est très jolie, c’est plein d’oiseaux dans les arbres environnants et les palmiers du parc servent de dortoir à chauve-souris qu’on peut très bien observer à la tombée de la nuit. La plage de l’autre côté de la route donne un peu moins envie, on est en ville et ça se sent. Si vous pouvez choisir, évitez les chambres au fond du parc, c’est la génératrice que vous aurez pour voisine… Restaurant correct aussi, assez classique mais des prix qui vont avec l'hôtel. Le déjeuner est par contre très bien fourni. |
Jeudi 1er juin | |
On ramène la voiture à l’aéroport, sans soucis, c’est à peine s’il vérifie son état. Et à 9h départ pour l’île de Principe…
Après 30 min de vol, atterrissage sur une île de rêve. Sao Tome avait déjà mis la barre haute, mais l’aspect encore plus sauvage de Principe rajoute encore un peu de charme. Les caméras sont sur le tarmac. On apprendra plus tard qu’une délégation du Portugal visite l’île en même temps que nous. Pour finir en beauté, nous avions réservé deux nuits dans un hôtel isolé particulièrement encensés par les critiques… Et cette fois, nous n’allons pas être déçu. La navette nous mène à travers la jungle jusqu’au paradis, Bom Bom island. Une vingtaine de bungalows répartis au bord de deux plages désertes sans fin, avec restaurant sur une petite île reliée par un ponton en bois. Le tout dans un décors de forêt tropicale où les oiseaux, y compris les perroquets du Gabon, s’en donnent à coeur joie. La noix de coco servie à l’accueil est délicieuse, le personnel adorable. On nous informe qu’un buffet sera servi à midi ce qui nous rappelle l’île de Rolas… mais on sera vite rassuré devant la qualité de la nourriture, locale et qui n’a pas besoin de label bio. Poisson frais, viande, mélanges de légumes et épices, des fruits à en rêver la nuit. L’après-midi sera consacré à la visite des plages, splendides, l’eau est cristalline, il y n’a quasiment pas de rochers et on y est presque seuls. Les oiseaux sont aussi très présents, rien que dans l’enceinte de l’hôtel on peut y observer de nombreuses espèces y compris des tisserins qui tissent leur nid au-dessus des bungalows. Le souper est servi sur la petite île, délicieux, avec toujours un personnel au petit soin et vraiment très sympathique. |
Vendredi 2 juin | |
Le déjeuner se prend aussi sur la petite île, un très bon buffet bien fourni en fruits et spécialités locales.
Un énorme nuage de pluie qui semble s’approcher dangereusement de la plage. Finalement, après quelques gouttes, on pourra profiter de la plage. On en profite pour faire le tour de la petite île, en 45 min on suit un chemin très bien fléché dans une forêt magnifique, qui nous permettra aussi de rencontrer un martin chasseur. Vers 11h, un bus vient nous chercher pour aller visiter la ville de Santo Antonio. Le conducteur, qui ne parle ni français ni anglais, ne sait pas vraiment où on doit aller. On avait demandé de réserver pour un repas simple chez une dame qui prépare du poisson. C’était ça ou un des seul restaurant de la ville. Il finit par nous déposer vers ce qui ressemble à un restaurant et nous fait comprendre que c’est là qu’on va manger. On fait un tour de “ville” et on retourne sur nos pas pour aller manger. Là ça se corse un peu. Plusieurs tables sont prêtes, dans l’arrière courre on aperçoit des femmes qui préparent du poisson, ça semble assez alléchant. Sauf que la patronne n’a pas l’air enchantée de nous voir, et même plutôt stressée. Elle finit par nous donner une table et promet de nous servir mais ça risque de prendre du temps… le resto étant vide, on a de la peine à comprendre. Puis arrivent quelques 4x4 de Bombom… on aborde le chauffeur pour lui expliquer le problème, il arrange les choses avec la patronne. Les tables sont vites remplies, et tout ce petit monde est visiblement attendu. On sera malgré tout servi copieusement, entrée de poulpes, soupe, plusieurs poissons grillés en plat avec beaucoup trop de légumes. Tout est délicieux. C’est plus tard qu’on apprendra que tous ces gens étaient une délégation du gouvernement Portugais. D’où le stress de la patronne en nous voyant débarquer sans prévenir ! Dans un village où trouver de la nourriture ne se fait pas en allant à la migros du coin. A 15h, chacun avait rendez-vous. Didier avait réservé un massage sur la plage, pendant que j’allais faire un tour dans la jungle avec un ornithologue. Étant la seule ce jour là, j’ai eu droit à un guide privé. Très au courant de ce qui se passe sur l’île, il a pu me détailler les habitudes de plusieurs espèces d’oiseaux, la végétation, observer les groupes de perroquets gris et même un singe mona qui dégustait des mangues. Après une baignade, souper aux bougies sur la petite île avec entre autre du poulpe grillé. |
Samedi 3 juin | |
Levé tôt pour observer encore quelques oiseaux, dont un couple de pigeons verts. J’aperçois aussi plusieurs singes dans le manguier proche des bungalows. Et entend un chant insistant dans la forêt, qui ressemble fortement à celui d’un petit duc.
Après une dernière baignade et le déjeuner, la navette de 9h nous attend pour retourner à l’aéroport. A Sao Tomé, il nous reste une petite journée pour aller faire des courses et dîner à Filomar. Au lieu de trimbaler nos sacs, on demande au taxi de nous arrêter à Omali. C’est le même groupe qui gère Bombom, ils acceptent qu’on laisse nos bagages jusqu’en fin de journée. On roule ensuite jusqu’au “supermarché des expats”, Ckado, là où on trouve tous les produits locaux à prix normaux. Café de Monté Café, chocolat de Claudio Corallo (moins cher qu’à son usine, paraît-il), le magasin offre tous les produits standards et paraît démesuré par rapport au restant de l’île. On marche ensuite jusqu’au restaurant Filomar qu’on nous a plusieurs fois recommandé. Seuls clients au départ, on nous sert des poissons grillés délicieux et ces bananes plantains dont on ne peut plus se passer, ainsi que nos dernières Rosema. Puis débarque un petit groupe d’Européens, dont un s’attarde devant la TV… et c’est là qu’on comprend enfin ce qui se passait à Bombom. A la TV, une des femmes qu’on a croisé sur Principe, qui s’avère être la ministre portugaise en charge du développement. D’où les caméras à l’aéroport et les belles nappes au restaurant de Santo Antonio. Les trois personnes qui mangent à Filomar accompagnaient ce groupe. De retour à Omali, on prend une entrée pour la piscine pour patienter jusqu’à l’arrivée de la navette pour l’aéroport. Dans l’avion, on se retrouve à côté d’un français que nous avons aussi croisé plusieurs fois à Bombom et qui semblait proche du directeur de l’hôtel. Il travaille en fait pour le programme de développement du groupe et nous confirme que leur but est de développer la protection de l’environnement par des programmes de formation de la population, de nettoyage des plages, apprentissage du recyclage, que les employés de l’hôtel ont des salaires trois fois plus élevés que le minimum et reçoivent des formations qui leur permettent ensuite de travailler à l’international. Une sympathique rencontre pour terminer ce voyage magique ! |
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